vendredi 20 novembre 2009

Dites moi des choses tristes...


J'ai pris de l'avance dans mon travail au cas où je n'aurai pas pu/voulu travailler ce week-end. Je voulais travailler sur des choses tristes, parce que j'aime écrire les choses heureuses, optimistes, mais parfois quand on veut sublimer un bonheur, il faut commencer par de la tristesse. Si on est déjà en haut, comment remonter la pente. Donc entraînement.

Haïku (10):

La pierre tombale luit
L'aveuglante vérité
Elle dit plus jamais

Haïku (11):


Tu ne reverras
Celui que tu as aimé
Il t'es interdit


J'ai ensuite demandé à mon mari de me donner un thème de "truc triste" pour m'entraîner. Il a choisi "un pigeon avec une aile cassée", merci mon chéri! 

Une vie de pigeon:

Au crépuscule de ma vie je vous livre mon histoire. On ne peut pas dire que j'ai bien vécu, certes j'en ai vu des choses, des belles, des tristes, mais je n'ai reçu que peu d'affection et d'amour. Quand je suis sorti de ma coquille ma mère me délaissa car j'étais plus petit, plus faible que mes frères et soeurs; dans cette vie il m'a toujours semblé qu'il n'y avait de place que pour les plus forts, ma mère m'apprit cette règle à peine sorti de l'oeuf. Je piaillais, piaillais pour essayer de couvrir en vain les cris de ma fratrie, je ne sais comment je survécu, chétif, malingre, je réussi pourtant à sortir du nid pour trouver moi même ma pitance.
Plus tard les femelles me rejetaient, encore, me criant que j'étais moche, trop faible. Oh! Dieu, pourquoi me créas-tu?
Je passais ma vie, seul, à l'écart des autres, qui ne voulaient pas de ma présence. Un jour je rencontrai une femme, humaine, elle aussi semblait mise à l'écart, elle était tout aussi mal fichue que moi, sale, elle aussi avait des parasites. Elle n'avait que peu de choses à manger et pourtant elle partagea avec moi. Je restais longuement à quelque distance d'elle, venant picorer les miettes qu'elle me donnait. Je découvris, en quelque sorte, la domestication, la chaleur d'un foyer, même si nous dormions dans la rue. Et puis un jour l'hiver fut trop froid, il l'emporta avec lui. Je me retrouvais à nouveau seul.
Hier, une voiture ma renversé, je commence à me faire vieux, à perdre mes réflexes. J'ai l'aile brisée, j'ai faim, je ne peux plus chercher ma nourriture. Avec ma conscience qui faiblit je sens ma vie s'éloigner et je vous confie mes dernières pensées.
Je n'ai pas connu la joie d'être père, et lorsque je mourrai je ne laisserai rien derrière moi comme témoin de ma vie, peut être cela est-il mieux ainsi.
Mon Dieu, pourquoi as-tu voulu que pigeon, je sois aussi poète?

Mission accomplie?

2 commentaires:

Marion a dit…

oui oui oui!!

Femme Libre... a dit…

triste,oui!!!
mission accompli

http://ecriretoutsimplement.blogspot.com/

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