vendredi 15 janvier 2010

Un récit percutant, dérangeant,en qques lignes sur le futur de l'humanité et de nos enfants en particulier...

Il ne se passe pas un jour sans que je la maudisse et pourtant je l'aime tant, je l'ai tant aimée, je ne sais plus comme je dois penser les choses. Son absence semble changer ce qui est autour de moi, pourtant, la pluie tombe comme avant, le soleil tape, les animaux fuient à mon approche, je chasse toujours, je me nourris, je dors et pourtant toutes ces choses me semblent tellement différentes... futiles. Futile, encore un mot, toujours ces mots, encore, pourquoi m'a-t-elle légué ces connaissances inutiles, dangereuses, si douloureuses?

Elle était une Survivante, elle avait connu le « Monde d'Avant », elle avait eu sa fille qui m'a eue. Je suis la deuxième génération d'Après, son monde a l'air si proche et pourtant il est si éloigné du mien, du nôtre. Je ne saurais dire si elle était naïve ou sage, elle me parlait souvent de ce que nous pourrions faire, notre génération, si nous nous réunissions pour construire ensemble, elle refusait de voir notre monde tel qu'il était, elle me montrait ce qui pourrait être.

Nous avons dû tellement de fois déménager, tant de fois tout quitter pour tout reconstruire, pour éviter les affrontements, fuir, encore et encore, les pillages, les meurtres, la violence. J'aurai plus de chances si je rejoignais une meute, comme les autres, comme ceux de ma génération. Ma grand mère m'a condamnée à l'exil perpétuel, jamais je ne pourrai me fixer, je pense que je mourrai jeune, personne ne s'occupera de moi quand je vieillirai, comme nous l'avons fait pour elle. Je ne reconstruirai pas de maison, pour encore une fois la voir prise de force par une meute, je vivrai dans les forêts, seule.

Je pense parfois à la génération qui a tout causé, ma grand-mère m'en parlait, elle ne comprenait pas ce qui c'était passé, je ne comprends pas non plus. Massacre, bombes, chacun ne regardant que soi, pas un regard vers l'autre, il n'y a plus d'espoir, nos conditions de vie ne permettent pas de penser à autre chose que notre survie immédiate. Je n'aurai pas d'enfants, mais je me dis que si j'en avais eu j'aurai tout fait pour ne pas leur laisser le monde dans lequel je vis. J'aurai trop peur de leur question: quel monde nous as-tu transmis en héritage? 
 

1 commentaire:

roselyne a dit…

j'espère que cela ne sera pas ça il faut toujours espérer ..

Enregistrer un commentaire

[url=http://pfdv.forum-actif.net/][img]Hebergeur d'Images Gratuit[/img][/url]