jeudi 10 décembre 2009

Et si on pouvait décortiquer la tête des gens (au moins ceux que l'on est sensés connaître ou qui nous sont proches), qu'y trouverait-on?


Les salauds! Quand je me réveillais à l'aube, cette pensée me traversa l'esprit comme une bombe fuse dans un ciel noir pour illuminer une ville de toute son horreur. Cette simple pensée était une constatation, une constatation teintée de regret. Jamais je n'aurai dû leur faire confiance. Ils m'avaient pourtant promis que je pourrais désactiver l'implant, pourquoi ai-je accepté de faire de mon pauvre cerveau un cobaye? Je venais de me réveiller et je voyais la journée d'hier se dérouler devant mes yeux.

Comme tous les matins je me suis rendue à la base militaire où je travaille, mais cette fois-ci, après avoir « pointé » je me suis rendue aux labos. Le médecin m'avait déjà tout expliqué, j'étais à jeun et prête pour l'opération. Je ne suis restée endormie qu'une heure environ, ensuite ils ont surveillé quelques heures que tout allait bien puis les tests ont commencé. 100% d'efficacité, les résultats étaient plus que probants, grâce à l'implant je pouvais lire dans les pensées des gens.

Les ennuis ont commencé à la cantine au repas de midi, les invasions des pensées ont commencées à être douloureuses, violentes, comme des agressions « Beau cul », « Toi ma petite poupée, je te croquerai bien en dessert » « Pourquoi m'a-t-il larguée? Pourquoi m'a-t-il fait ça? » « Quelle pétasse celle là! On est pas sur un podium, qu'elle arrête de tortiller du cul comme une nympho en manque! ». A peine entrée dans le réfectoire je suis partie en courant, j'ai rejoint le labo.

J'ai tout expliqué aux médecins, je sentais leur inquiétude, le sentiment d'avoir fait une bourde, quelques réflexions éparses « Si on ne trouve pas une solution, elle va devenir folle ». Ils savaient que je savais. Ils m'ont demandé de rentrer chez moi et de me concentrer pour essayer de faire barrage à l'activité de la puce. Je savais qu'ils voulaient m'éloigner, il fallait que je trouve la commande mentale pour désactiver la puce.

Je passais le reste de l'après-midi à faire mes exercices, je sentais effectivement par moment que je pouvais baisser son activité, moins sentir les pensées, ne sentir que celles des personnes proches de moi physiquement, ma voisine devrait décidément changer de mec, quel connard celui là, visiblement incapable de garder « son petit coquelicot » selon l'appellation mentale de la dite voisine, dans son pantalon. En me concentrant je pouvais baisser un peu ma réceptivité mais je ne pouvais pas désactiver la puce.

Je me mis en route, je devais aller dîner chez mes parents pour leur anniversaire de mariage, impossible d'annuler. J'arrangeais ma coiffure pour qu'on ne voit pas la petite tonsure et le pansement qui la couvrait.

Ma mère me demanda comment s'était passée ma journée, je lui mentis en lui disant que tout s'était passé comme d'habitude, entraînement physique et au tir. Je voulais ignorer ce qu'elle pensait mais je ne pouvais empêcher ses pensées de pénétrer mon cerveau. Alors mon choix de vie était pour elle une erreur, elle se demandait ce qu'elle avait bien pu rater dans mon éducation pour que je choisisse de devenir militaire. Mon frère parlait avec ma soeur de sa nouvelle copine, c'est là que je perçu les pensées de mon père. Il se demandait s'il n'avait pas été un modèle suffisamment satisfaisant d'homme pour qu'une de ses filles devienne une gouinasse. Je pris cette pensée en plein coeur, comment pouvait-il encore penser ce genre de choses des années après l'annonce de mon homosexualité. Je prétextais une violente migraine pour m'enfuir.

Ma journée d'hier fût forte en émotions, je ne voulais pas sortir de chez moi, je ne voulais pas me retrouver confrontée aux pensées des gens que je croiserai. Comment avais-je pu accepter de tester cet implant. Je prendrai tous les risques possibles pour qu'on m'enlève cette horreur, je souhaite de tout mon coeur qu'on puisse à nouveau me mentir.

3 commentaires:

roselyne a dit…

pas mal l'idée mais une petite incoherence quelle fille est gouine la narratrice ou sa soeur ?

Prudence a dit…

Alors déjà on dit "homosexuelle" pas "gouine", j'ai mis "gouinasse" pour faire ressortir l'aspect extrêmement négatif de la vision du père sur l'homosexualité de sa fille.
La narratrice dit bien "mon homosexualité".
Le frère parle de sa conquête (à son autre soeur), ce qui fait penser au père que sa fille (la narratrice) est lesbienne et elle entend les pensées négatives de son père sur son homosexualité.

roselyne a dit…

"mon frère parlait avec ma soeur de sa nouvelle copine " ça aurait pu être la copine de la soeur et pas du frère, you know????

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